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Gestion de l'Échec Scolaire : Transformer les Difficultés en Réussite en 3 phases

Photo du rédacteur: Marco PaonessaMarco Paonessa

Dernière mise à jour : 27 févr.

La gestion de l’échec chez les jeunes


L’échec n’est pas une fatalité qui vous tombe dessus comme un coup de tonnerre. L’échec est un élément indissociable du processus de notre évolution, auquel nous devons savoir faire face. Toute avancée ou progression n’est pas linéaire, que ce soit sur un plan physiologique ou cognitif. Effet plateau, blocage, remise en cause et échec sont des éléments inévitables sur le chemin. Je dirais même plus : trouvez une personnalité connue pour son excellence qui n’a pas rencontré de fortes difficultés au départ. Michael Jordan a été refusé par l’équipe principale de basket de son lycée. Le professeur de Thomas Edison (inventeur de l’ampoule, du chronographe, etc.) a qualifié son élève de déficient dans une lettre envoyée à sa mère. Ou encore, Usain Bolt a eu une scoliose, et Lionel Messi a souffert d’un retard de croissance dans son enfance. En fait, la liste est longue.

Donc, pour l’échec, autant être équipé pour cela, car on y fait face. Il faut se réjouir de rencontrer des difficultés scolaires dès le début, car bon nombre de personnes font face à leur premier échec à 22 ans, et les choses deviennent bien plus difficiles à gérer à ce moment-là.

Mais sur le moment, pour tout parent, il est toujours difficile de voir son enfant vivre l’échec. Et cela pour deux raisons :

  • L’enfant est triste à ce moment-là, que ce soit après un test scolaire, un ECR, un match de foot ou un concours de musique.

  • Il y a cette crainte que l’enfant mette en place des règles qui affecteront son futur, son estime de soi, sa confiance en soi, son goût d’essayer face à l’adversité, ou encore son rapport à l’épreuve, qu’elle soit scolaire ou extra-scolaire.

Lors des séances que je fais au cabinet ou lors d’interventions dans des écoles ou clubs de sport, chaque cas est unique, en raison de la personnalité, de l’environnement et de l’histoire. On peut répéter les choses, et savoir, c’est bien, mais l’objectif est d’appliquer cet état d’esprit, et ceci est différent du simple savoir.

Pour être pragmatique et prendre deux minutes, parlons de trois axes : avant l’épreuve, pendant l’épreuve et après. Le but est de simplifier les choses, au risque d’être simpliste. Tout ne peut pas s’appliquer à chaque cas précis, et si vous avez des commentaires ou des questions, n’hésitez pas à me contacter.



Avant l’épreuve :

En préparation mentale, on parle de carte mentale. Sur cette carte, par rapport à « moi », où se trouvent la réussite, l’échec, l’amour de mes proches, les prétextes, l’estime de soi, etc. Quelle est l’importance de cet événement (examen, compétition, concours…) dans son esprit ? Il est évident que si le résultat de l’épreuve représente pour l’enfant toute sa représentation sociale, tout ce qu’il vaut aux yeux des autres, il a de quoi stresser ! Léon Marchand, double champion du monde de natation et détenteur de 4 médailles aux Jeux Olympiques de Paris, a partagé son approche. Il explique avoir surmonté sa peur de l’échec en se demandant : « Qu’est-ce qui se passe si j’échoue ? Rien de spécial. Ma famille sera toujours aussi contente pour moi. »

Toujours dans le même axe : le résultat définira-t-il ce que l’enfant pense de lui-même ? L’estime de soi liée au résultat est une mauvaise base. Il est important de mettre de la perspective sur cet événement. L’estime de soi doit être fondée sur des bases saines et existantes. L’estime de soi est le sentiment de ses valeurs, et la confiance en soi est l’application de ses compétences. Les deux se travaillent. Il y a des techniques pour cela. Le point à éclaircir est : est-ce le mental qui donne des résultats ou ce sont les résultats qui forgent le mental ? À votre avis ? Michael Jordan, le plus grand champion de basket de tous les temps, a manqué 9 000 tirs !

Évidemment, la préparation à l’épreuve requiert une partie technique (réviser ses cours), une partie d’entraînement (faire des exercices) et, pour finir, la partie mentale : se mettre mentalement en condition de faire face à un moment qui sort de l’ordinaire où il y aura un enjeu.

Le goût de la difficulté :

Combien de fois avons-nous bloqué sur un niveau de jeu vidéo, de dressage en équitation, ou un passage d’une partition de musique ? Et, de par notre passion, on le fait, refait, revient en arrière, on demande, on cherche, on tâtonne et on recommence pour y arriver. Appliquez cette même dextérité à ce processus. Échouer sur des exercices de révision est un point positif : cela nous donne une information claire : « C’est là que je dois m’améliorer. Merci de me donner cette information ». Le pire serait de croire que je suis très bon et de ne rien réussir le jour de l’épreuve. Merci aux professeurs qui prennent le temps de faire des corrections complètes. L’élève devrait les recopier et se dire de ne plus jamais faire ce type d’erreur… Voilà à quoi sert l’échec ! Prendre de l’information, corriger, revoir sa stratégie et repartir.

L’inconvénient, c’est que cette culture du jeu vidéo et des sensations de plaisir sans effort amène deux problèmes : la réalité nous demande plus d’efforts pour recevoir des plaisirs (jeu, réussite…), et nous ne passons pas par la case théorie avant de faire la partie « jeu » (bachotage, exercices, etc.).



Pendant l’épreuve :

Le stress : De par notre nature, face aux événements extraordinaires, il faut commencer par expliquer comment nous réagissons au stress pour ensuite mettre un plan en place. Nous sommes équipés pour réagir rapidement avec une fonction de « turbo », le stress. Il y a plus de 100 000 ans, nos ancêtres ont pu survivre grâce à ce turbo. Il permet un regain physique rapide et puissant : augmentation du rythme cardiaque, vasodilatation des coronaires, focalisation sur les muscles permettant de bouger, etc. Cette fonction était adéquate pour nos ancêtres face à un dinosaure, mais face à un test de français ou un concert de piano, cette précipitation a plus de chances de gâcher les choses qu’elle n’en aide. Nous devons donc mettre en place des stratégies pour contrer cela. Dès le début de l’épreuve, comment pouvons-nous nous mettre dans un état mental et physique optimal pour l’épreuve, le match, etc. ?

Être dans le bleu ou le rouge : Lors d’un test de maths, nous pouvons comprendre que nous allons échouer à la deuxième question, et il en reste cinq. Ou encore, en sport, lors d’un match de tennis, l’adversaire marque trois points à la suite. Notre réaction peut être un blocage, une réaction inadaptée par rapport à la stratégie. Nous devons continuer notre test, mais notre esprit reste fixé sur ce mini-échec, et on n’arrive pas à revenir dans le présent avec un état d’esprit neutre. Arsène Wenger en parle avec deux couleurs : rester dans ce qui vient de se passer, c’est être dans le rouge. Le travail consiste à revenir rapidement dans le bleu, un état optimal où l’on se concentre sur le présent.

Focus : Il y a son état émotionnel en début d’épreuve, et ce même état en fin d’épreuve. L’une des fatigues les plus importantes est la fatigue nerveuse. Pour les sportifs d’endurance, la fatigue nerveuse est toujours plus importante que la fatigue musculaire. Donc, imaginez lors d’un test scolaire ou d’un concert. Ce qui suit est évident : la concentration se dissipe et beaucoup d’erreurs à éviter, de relectures nécessaires permettant de changer beaucoup, disparaissent. À la fin, plus de crainte, plus de concentration. Faire son final est très important dans ces montagnes russes émotionnelles. Les tests scolaires peuvent ne pas être optimisés en fin de parcours.



Après l’épreuve, la phase la plus importante


Ce moment est crucial. Comme pour toute activité ou tout projet, c’est le moment du débriefing : faire un état des lieux et ajuster sa stratégie. Oui, je vous parle de l’échec comme d’une activité en soi… On vient de finir un match, un projet, la construction d’un immeuble… Qu’est-ce qui s’est bien passé ? Mal passé ? Comment optimiser ?

Au final, l’échec peut être vu comme la réalité qui vient confronter nos compétences. Comment j’applique mes compétences dans l’action ? Si on parle de « test », de « contrôle », ce n’est pas sans raison… Tout au long d’un parcours scolaire, on fait des points d’étape pour ajuster sa stratégie, comme vous le feriez lors d’un ravitaillement en randonnée : vous sortez votre carte et vérifiez si vous êtes bien là où vous vouliez aller. Si ce n’est pas le cas, que devons-nous faire ? Où allons-nous ensuite ?

N’oubliez pas que la scolarité est une longue aventure, d’environ 15 ans en général. Mettre cette perspective en tête est essentiel lorsque l’on stresse sur UN SEUL test.

Pas de déni sur son ressenti

Il est clair qu’une personne compétitrice n’est pas satisfaite lorsqu’elle perd un point ou n’atteint pas la note désirée. Ce ressenti est légitime et ne doit pas être nié. Si l’on s’est donné les moyens et les efforts nécessaires pour atteindre un résultat et qu’on ne l’obtient pas, il n’est pas logique d’exiger d’être heureux sur le moment.

Ressentir du mécontentement est normal : le plan n’a pas fonctionné. Mais ce ressenti ne doit durer qu’un court instant. S’il persiste trop longtemps, c’est souvent le signe d’un manque de clarté, d’organisation mentale ou d’un plan d’action inefficace.

Le mot « émotion » signifie « mettre en mouvement ». Après une forte charge émotionnelle, marcher, courir, jouer, bouger peut être une excellente façon de se libérer et d’évacuer la tension.


2. Ce n’est pas la fin, mais le début d’un nouveau chapitre

Si je vous dis qu’après un match perdu, tout est fini, que tout le monde rentre chez soi… c’est comme si vous arrêtiez un film au moment le plus crucial. Il n’y a plus rien qui suit. Évidemment, émotionnellement, un volcan explose.

Mais si je vous dis que c’est le début de quelque chose de nouveau, votre réaction sera bien différente.


3. Le cahier : une routine après l’échec

Je parle ici d’une routine à mettre en place après un échec. Prenez un cahier et listez :

  • Les avantages de cet échec

  • Les inconvénients de la réussite

Rapidement, vous constaterez qu’il n’y a pas tant d’avantages à une victoire, si ce n’est trois éléments :

  • Flatter son ego

  • Avoir un retour positif sur l’investissement de son travail

  • Accéder à un niveau supérieur (examen, concours d’entrée, ligue…)

Vous me direz que c’est déjà bien. Mais l’échec, lui, vous donne un élément en plus : il vous indique ce que vous devez travailler. Cette information a une immense valeur, car elle vous montre précisément comment progresser.

La victoire, en revanche, peut parfois se produire dans un cadre facile, sans réel challenge, et vous n’augmentez alors pas vos compétences. C’est ce qui arrive souvent aux bons élèves dans des classes moyennes : ils ne donnent pas tout leur potentiel et, lorsqu’ils se retrouvent face à un concours de grande école, la surprise est rude… Le coureur Steve Prefontaine (l’athlète ayant permis la création de la marque Nike) disait : « Donner moins que le meilleur de soi, c’est sacrifier son talent. »


Conclusion

Faire face à l’échec, c’est comme se retrouver face à un violon : vous pouvez l’ignorer et continuer votre chemin, ou bien le prendre et apprendre à en jouer. C’est cette attitude qui vous permettra d’avancer et de progresser.

L’échec scolaire n’est pas une fatalité, mais une opportunité d’apprentissage et de croissance. Il ne définit pas la valeur d’un individu, ni son avenir. Ce qui importe, c’est la manière dont on choisit de réagir : se relever, analyser ses erreurs, ajuster sa méthode et persévérer.

N’entendez plus « échec » comme une fin, car la véritable fin, c’est l’abandon. Entendez plutôt « échec » comme un feedback, un retour d’information précieux qui vous indique une autre voie à explorer, une autre manière de faire. Ce n’est pas un mur infranchissable, mais un tremplin vers la réussite.







Marco PAO

Thérapeute Relaxologue ASCA

Coach de vie certifié

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