Au cours de notre parcours au collège/lycée, nous acquérons de nombreuses connaissances. Des mathématiques, que la plupart d'entre nous ne mettrons jamais en pratique. Des langues étrangères qui resteront rarement utilisées, ainsi que des points d'histoire éloignés des tumultes de notre quotidien.
Pourtant, il n'existe aucune matière scolaire permettant de comprendre nos émotions. Comment fonctionne notre esprit ? Quels sont ses liens avec notre corps ? Les examens, les tests, la rentrée scolaire, les tensions entre élèves : tout cela peut causer des maux de ventre, des souffles courts, de l'anxiété, des troubles du sommeil, etc. Que se passe-t-il réellement ? Pourquoi cela arrive-t-il ?
Certes, toutes les matières sont utiles car elles façonnent notre esprit, renforcent notre argumentation, enrichissent notre vocabulaire et stimulent notre sens dialectique. Mais il en est de même pour cette matière-là... Cette matière est essentielle à notre développement personnel et scolaire, car nous sommes constamment confrontés à des situations hors du commun, bonnes ou mauvaises : prise de parole en public, évaluations, entretiens, situations de crise, etc. La gestion des émotions lors de moment sortant de l’ordinaire fait partie intégrante de la vie.
La période des examens est rarement vécue comme un moment excitant sur le moment, mais avec du recul, elle est souvent considérée comme une expérience qui nous a permis de grandir. Lorsque des patients viennent me consulter dans mon cabinet à Nyon, c'est généralement en situation d'urgence, car ils sont à bout. Des facteurs stressants ont provoqué un niveau de stress trop élevé et handicapant. À moins qu'il ne s'agisse d'un traumatisme passé, il est souvent plus question de programmation et de techniques de relaxation que de psychothérapie.
Alors, pourquoi ne pas aborder ces sujets lorsque nous ne sommes pas en période intense ? Tout comme un capitaine qui entretient son navire lorsqu'il est amarré au port plutôt que lors d'une tempête en pleine mer. Oui, c'est durant ces moments de calme que nous pouvons travailler en profondeur sur des outils essentiels à notre vie. Évidemment dans l’urgence du moment et c’est la plupart des cas que je vois, il faut mieux tenter de faire un peu que rien du tout.
Comprendre et maîtriser ce qui se passe dans notre corps pendant ces moments critiques est fondamental pour optimiser notre travail et favoriser le bonheur qui nous entoure. Ne négligeons pas l'impact des émotions sur notre réussite scolaire et notre bien-être global.
Le stress, cette sensation que nous détestons tant, n'est en réalité qu'un ensemble de fonctions que nous utilisons depuis 200 000 ans pour notre survie. Le problème est qu'aujourd'hui, ces fonctions sont inadaptées. Nous devons donc les comprendre et les adapter.
Nous sommes des machines ingénieuses, et le stress est un turbo qui optimise les fonctions de nos organes. Mal géré, il devient un handicap, mais bien géré, il nous permet de dépasser nos capacités habituelle.
Le stress est une réaction physiologique ou psychologique d'alarme face à une situation qui sort de l'ordinaire, comme un examen de fin d'année. Nous passons notre scolarité en mode tranquille... et puis l'examen arrive. C'est une réponse stéréotypée et non spécifique. L'aspect non spécifique signifie que quelle que soit la cause du stress, notre réaction biologique sera la même : qu'il s'agisse d'un test, d'un examen ou d'un dinosaure qui nous poursuit. Ce point est important lorsqu'il s'agit du stress à l'école/université : les oraux, les épreuves écrites peuvent être perçus comme dangereux ou menaçants, comme si nous étions confrontés à un dinosaure ou à une tribu attaquant notre village, alors que nous sommes simplement assis devant notre ordinateur. En effet, derrière cet examen, il y a des enjeux : poursuivre ses études, réaliser le métier de nos rêves, faire face à la pression de la société ou de la famille (« tous ses frères ont réussi, pourtant... »).
Ainsi, le stress des examens présente certains aspects similaires à la préparation mentale pour une compétition sportive : le jour J, je dois être prêt et tout mettre en œuvre pour que toutes les variables que je maîtrise me permettent de donner le meilleur de moi-même. Dès le premier jour, je dois préparer mon esprit à cette épreuve, tout comme un sportif se prépare pour une compétition annuelle. Lorsque les premiers tests ou examens arrivent, les candidats sont jeunes... Il n'est pas simple d'attendre d'eux une réponse ferme sur la raison de leur scolarité, sur le sens de cette démarche scolaire. Pour moi, la base de la préparation mentale réside dans le sens... Pourquoi est-ce que je fais cela ? Qu'est-ce que je recherche derrière cet objectif ? Ainsi, face à l'adversité, à la douleur, à la peur et à la colère, l'athlète reste focalisé sur son objectif, car il a donné un sens à tout cela... Il ne cherche pas seulement une médaille, c'est bien plus que cela. Nous ne cherchons pas simplement un diplôme, car ce n'est pas une fin en soi... L'examen ouvre des portes vers notre objectif final. Ce manque de sens représente une réelle difficulté.
Voici un plan d'action en 7 étapes :
1. Donner du sens :
Pourquoi est-ce que je fais cela ? Il n'est pas simple de demander à un jeune de savoir quel métier il veut exercer. Mais nous pouvons au moins dessiner un faisceau d'ambitions : artistiques, sportives, manuelles... Les mathématiques, l'histoire, le français sont présents dans toutes nos professions... Cherchez bien. À partir de là, nous construisons une fondation. En effet, un menuisier doit connaître les mathématiques, le baroque, le style Napoléon, etc. Et en ce qui concerne les langues : savoir parler avec un client, exprimer intelligemment ses arguments, dans sa propre langue mais aussi en anglais.
2. Réfléchir en amont :
Penser à ce qui doit être fait pour atteindre mon objectif. Dois-je demander de l'aide ? Trouver une chaîne YouTube sur les mathématiques... Bref, je n'attends pas un miracle en fermant les yeux, je fais face à la situation dès aujourd'hui pour assurer le minimum dans 6 mois. Je conceptualise l'écart entre mon niveau actuel et celui que je dois avoir le jour J et je mets en place une stratégie.
3. Utiliser des outils pour trouver le calme :
Je vais utiliser des techniques de respiration ou psychocorporelles données par des relaxologues. La respiration est le seul moyen d'avoir un contrôle sur notre système nerveux. Ainsi, la respiration permet de réguler et rééquilibrer notre réaction au stress. Le système nerveux autonome est, par définition, autonome, donc hors de notre contrôle, sauf par la respiration ! Utilisons donc la respiration comme un cheval de Troie pour influencer notre système nerveux autonome. La cohérence cardiaque, grâce à une respiration à un certain rythme (6 respirations par minute), permet d'équilibrer les courants sympathique et parasympathique.
4. Répéter l'épreuve comme un comédien répète son rôle :
Principe de la plasticité neuronale. Nos neurones se connectent les uns aux autres, et ces connexions changent au fur et à mesure que nous nous entraînons à une tâche spécifique. Au début, la connexion est temporaire et se met en place grâce à des substances chimiques autour des neurones. Avec l'entraînement, ces connexions temporaires deviennent plus structurelles, et avec le temps, les neurones changent de forme et de position. Ainsi, plus nous nous entraînons, plus nous développons une structure neuronale qui nous rend meilleur dans ce domaine. Par conséquent, en nous entraînant mentalement, nous développons des compétences pour mieux faire, plus vite et en toute circonstance.
5. Hygiène de vie :
Sommeil, nutrition, sport. Tout comme un athlète, ce que je fais a un impact sur mon état mental. Le sommeil joue un rôle biologique fondamental. Il permet à notre corps de se nettoyer en éliminant les déchets métaboliques, notamment ceux du cerveau. Nous appelons cela le principe du "glymphatique". Le sommeil nous aide à éliminer des toxines comme le lactate et les molécules responsables de maladies neurologiques telles qu'Alzheimer. La nutrition a également un impact évident. La malbouffe génère un corps plus anxieux. Les excès de café, de sucre et de nourriture lourde le soir réduisent la qualité du sommeil et donc notre capacité à mémoriser, comprendre, synthétiser, etc. Enfin, le sport : comme nous l'avons dit, nous sommes conçus pour évacuer nos émotions par le mouvement... Donc bougez, respirez à l'extérieur pour redonner de la vitalité à votre corps et cessez de penser aux examens.
6. Estime de soi :
L'estime de soi repose généralement sur deux critères : ce que je pense de moi-même et ce que je fais de ma vie. L'estime de soi peut être l'écart entre ce que nous pensons être et ce que nous voulons être. Plus cet écart est élevé, plus notre estime de soi est faible. Avez-vous déjà entendu parler de ce test réalisé dans deux classes de même niveau... Les élèves passent le même test, mais dans une classe, le professeur dit aux élèves que le test est très difficile, et dans l'autre classe, il dit qu'il est facile... Les moyennes des notes montrent une différence entre les deux classes...
7. Confiance en soi :
Plus j'avance dans ma confiance en moi par l'action et la réussite, plus je satisfais mon estime de soi. Donc je fais des fiches, je me teste, je tiens compte de mes fragilités et je mets en place un plan d'action.
CONCLUSION :
Bien sûr, lorsque je reçois des personnes dans mon cabinet, nous mettons en place un plan adapté au profil de la personne, au timing et aux enjeux. Le stress scolaire peut sembler être un formidable test de la vie, mais s'il nous submerge, cela devient un cauchemar et peut créer des ancrages, de l'anxiété qui doivent être traités immédiatement afin de ne pas compromettre les choix et les moments importants.
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